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dimanche 17 août 2008

Tennis: Elena Dementieva enfin au sommet

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Elena Dementieva a enfin atteint un sommet en remportant la médaille d'or aux jeux Olympiques de Pékin, en battant sa compatriote Dinara Safina en trois sets 3-6, 7-5, 6-3, tandis que Venus et Serena Williams ont remporté le tournoi de double, dimanche en finale.
Jusqu'à présent la Russe avait le malheur d'être la meilleure joueuse de la décennie à n'avoir jamais enlevé un titre majeur, malgré deux finales en Grand Chelem, à Roland-Garros et à l'US Open, en 2004.
La faute à un service indigne d'une championne et à un mental friable. Le premier s'est bien amélioré et le second sera peut-être enfin fortifié par le titre olympique et la confiance qui va avec.
Avec la médaille d'or, toutes les déceptions se trouvent compensées, et même plus. "On me demande sans arrêt ce qui compte le plus, un Grand Chelem ou les Jeux. Et bien pour moi, ça ne se compare même pas. Les Jeux sont tellement plus grands. C'est le summum d'une carrière", assure-t-elle.
Ce n'est probablement pas un hasard si les Jeux de Sydney, en 2000, avaient été la scène d'un de ses premiers grands résultats. A l'âge de 18 ans, elle y avait décroché la médaille d'argent derrière Venus Williams.
Ce titre couronne le retour au premier plan de cette Moscovite de 26 ans après deux saisons difficiles. Tombée au 17e rang mondial au milieu de l'année dernière, elle avait entamé une belle remontée en gagnant le tournoi de sa ville natale en novembre. Un renouveau entériné en 2008 par de très bons résultats, dont une demi-finale à Wimbledon.
La Russie a réussi le triplé à Pékin grâce à la victoire de Vera Zvonareva sur la Chinoise Li Na 6-0, 7-5 pour la médaille de bronze, ce qui tombe à pic du point de vue du symbole car Dementieva avait été une des initiatrices de la percée des joueuses de l'Est dans le tennis féminin.
L'affrontement pour la médaille d'or, revanche du quart de Roland-Garros que Safina avait gagné au mois de juin, en route vers la finale, en sauvant une balle de match, a été disputé dans un stade quasiment vide, les spectateurs étant tous partis sur le court N.1 voir Li Na.
Il faut bien dire que les absents n'ont pas manqué un grand match de tennis. Etonnant retour des choses, Dementieva s'est imposée surtout grâce à la faiblesse de Safina au service et à sa fébrilité dans les moments importants.
C'est en fait en quart de finale que la nouvelle championne olympique, 7e mondiale avant les Jeux, avait signé son plus bel exploit de la semaine en battant Serena Williams.
Les soeurs Williams, justement, ont battu en finale du double les Espagnoles Virginia Ruano et Anabel Medina en deux sets 6-2, 6-0.
C'est le deuxième titre olympique des deux soeurs en double, après celui de Sydney en 2000. Les Williams ont également à leur palmarès sept tournois du Grand Chelem en double, dont le dernier Wimbledon pour Venus.
L'Espagnol Rafael Nadal affronte le Chilien Fernando Gonzalez en finale du simple messieurs, tandis que la veille, Roger Federer associé à Stanislas Wawrinka a remporté l'or du double.

Handball: les Bleues en quart malgré le supplice chinois

En manque total d'inspiration offensive, l'équipe de France de handball a été mise au supplice par ses hôtes chinoises, victorieuses 21 à 18 dimanche à Pékin, une défaite humiliante de très mauvais augure pour les Bleues avant un quart de finale probable contre la Russie.
Malgré l'efficacité de leur gardienne Valérie Nicolas (25 arrêts), les Tricolores ont été surprises par une sélection chinoise pas forcément brillante mais vive et très opportuniste.
Le fait d'être avertie avant la rencontre de sa qualification pour les quarts de finale a-t-il eu un effet démobilisateur sur l'équipe de France ?
Peut-être, mais personne dans ses rangs ne trouvait d'explication à une si piètre prestation, contre un adversaire qu'elle avait jusqu'ici toujours battu, la dernière fois en mars 2007, par un écart de 13 buts.
Tenues en échec en début de seconde période (10-10), les Bleues, tétanisées, ont encaissé un 6 à 0 cinq minutes après la reprise, qui achevait de les décourager (11-11, 17-11).
Ni la manière (mauvaises passes, tirs manqués), ni l'envie (défense statique) n'y étaient côté français, amenant l'entraîneur Olivier Krumbholz à dire qu'il s'agissait "du pire match" de sa carrière.
"Je n'ai jamais vu ça. Jamais. Offensivement, je pense qu'il y avait des solutions. Elles (les Chinoises) étaient un petit peu hautes (en défense) mais pas plus que ça. Mais après, quand il y a une addition de performances catastrophiques, c'est difficile de marquer des buts", a-t-il critiqué.
Plus que de la colère, c'est bien de l'abattement qui se lisait sur les visages des Françaises à l'issue du match, comme si elles ne donnaient pas cher de leur propre peau avant un quart de finale aux allures de mission impossible, quel que soit l'adversaire.
"On touche le fond, a déclaré d'un ton grave la capitaine française Stéphanie Cano. On n'a pas réussi à se baser sur notre volonté collective pour retrouver un peu de jeu, un peu de sérénité. Tout le monde est ultra fébrile. Une peur de jouer s'est installée et gagne tout le collectif à part les gardiennes".
"Il faut retrouver un groupe parce que là, il n'y a pas d'âme sur le terrain, a dénoncé l'ailière Raphaëlle Tervel. On ne sent pas qu'on a envie de gagner, que l'objectif c'est la médaille. Tout le monde est là, amorphe, il n'y a jamais de rébellion, il n'y a jamais rien".
Qu'elles tombent sur les doubles championnes du monde russes ou un autre adversaire, ce sont d'abord leurs propres failles que les handballeuses françaises devront essayer de combler. Une réunion de crise est d'ailleurs prévue dès dimanche soir.

Aviron: et un bronze qui font deux !

Quarante-huit heures après le quatre de pointe, l'aviron français a décroché avec le quatre de couple une deuxième médaille de bronze aux jeux Olympiques et peut quitter Pékin satisfait.
"Tous au Club France!" A peine sortis de l'eau, les quatre héros du jour - Jonathan Coeffic, Pierre-Jean Peltier, Julien Bahain et Cédric Berrest - sont tombés sur Benjamin Rondeau, un des bronzés de la veille.
"On se tire un peu la +bourre+ entre nous, alors on se devait de ramener quelque chose nous aussi", expliquait Julien Bahain. Tous au Club France donc où, tard dans la soirée, les médaillés tricolores se retrouvent pour fêter leurs exploits et revenir le lendemain avec la voix éraillée.
Adrien Hardy, malgré la déception de la veille, était là aussi, à immortaliser l'instant avec son appareil photo. Au milieu des embrassades et des grandes tapes dans le dos du camp français. Heureux de ses deux médailles. Soulagé aussi de ne pas repartir bredouille.
Certes les déceptions n'ont pas manqué ce week-end. Celle du duo Hardy-Macquet, seulement cinquième du deux de couple samedi. Ou celle du quatre de pointe poids légers qui a échoué au pied du podium dimanche.
Pas de titre donc comme en 2000 ou en 2004. Mais un bilan qui se respecte face à une concurrence redoutable emmenée par la Grande-Bretagne et l'Australie (deux titres chacune) sur le bassin olympique de Shunyi.
Le quatre de couple français, devancé par la Pologne et l'Italie dimanche, est un bateau relativement jeune puisqu'il existe, en l'état, depuis 2006 seulement. Mais tellement prometteur que le quatuor est devenu dès 2007 vice-champion du monde derrière la Pologne.
Ce résultat avait ouvert l'appétit aux quatre garçons, même si leur préparation a connu un sérieux couac avec l'accident de Julien Bahain, renversé en vélo par une voiture lors du stage terminal.
Au point que Jonathan Coeffic ne pouvait s'empêcher d'avoir une pointe de regret. "Je me suis fait plein de films avec la médaille d'or autour du coup. Donc là je ne sais pas encore si je vais être content ou déçu", a-t-il d'abord lancé. Avant de se dire que, quand-même, "ce bronze sera toujours là" et d'éprouver "une grande, grande joie".
Car il savait aussi que, sur cette finale, le bateau français aurait pu finir premier. Mais aussi sixième. Ou quatrième, comme l'a d'abord pensé Pierre-Jean Peltier. "J'en étais persuadé. Et puis le panneau annonce France et là... la délivrance. Une médaille aux Jeux c'est énorme. C'est n'est pas l'or, mais quand-même! Les places sont chères. Etre dans le Top 3, c'est... top."
De fait, le quatuor a arraché sa médaille sur les 500 derniers mètres en résistant de justesse au finish des Australiens. "C'était chaud, chaud, a soufflé Coeffic. Il n'aurait pas fallu 50 mètres de plus."
A cinquante mètres près, sur les 2000 m que compte la course, la France a ainsi touché au bonheur. "Cela récompense quatre années de concessions, a savouré Bahain. Je sais tout ce que j'ai dû donner pour le faire."
Si les rameurs sont bien conscients que leur vie ne va pas changer - "il faut rester lucide, cela reste de l'aviron, on ne va pas signer des autographes dans la rue", disait Cédric Berrest -, s'ils vont, pour trois d'entre-eux, retourner sur les bancs d'école, une ambition a néanmoins pris corps dimanche à Pékin.
"On a entre 22 et 24 ans, on est très jeunes, cette médaille n'est pas un aboutissement, a souligné Julien Bahein, mais nous pousse pour voir plus loin, jusqu'en 2012. Maintenant, on a l'or en tête."

Cyclisme sur piste: l'ancienne rameuse Romero titrée en poursuite dames

L'ancienne championne d'aviron Rebecca Romero s'est attribué le titre olympique de la poursuite dames des JO de Pékin, dimanche, au vélodrome olympique de Lao Shan, en disposant en finale d'une autre Britannique, Wendy Houvenaghel.
Romero, dont le père est d'origine espagnole et la mère britannique, a battu de plus de 2 secondes sa compatriote en finale.
La Londonienne a bouclé la distance des 3 kilomètres (départ arrêté) en 3 min 28 sec 321, à la moyenne de 51,843 km/h, en léger retrait par rapport à son meilleur temps de la veille.
Agée de 28 ans, Romero avait décroché l'argent dans un autre sport, l'aviron, avec le quatre de couple britannique aux JO d'Athènes.
Une seule autre sportive a réalisé pareille performance dans les JO d'été. L'Allemande de l'Est, Roswitha Krause, s'était illustrée en natation aux JO de Mexico 1968 et en handball aux JO de Montréal 1976 et de Moscou 1980.
Pour la médaille de bronze, l'Ukrainienne Lesya Kalitovska s'est imposée à la Néo-Zélandaise Alison Shanks.
Le titre avait été remporté à Athènes par la Néo-Zélandaise Sarah Ulmer, qui détient depuis cette date le record du monde de la distance (3 min 24 sec 537).
La Grande-Bretagne, qui n'avait encore jamais enlevé cette épreuve, a porté à quatre médailles d'or (sur cinq possibles) son total depuis le début des compétitions sur piste à Pékin

Le grand jour de Pékin

Dans un Pékin embrumé, la Chine met la touche finale vendredi à ce qui promet d'être une spectaculaire cérémonie d'ouverture pour les premiers Jeux olympiques de son histoire (du 8 au 24 août), placés sous haute sécurité. La capitale s'est réveillée dans la grisaille, faisant craindre que la pluie ne s'invite à cette grand-messe. Les rues sont très calmes, ce 8/8/2008 ayant été décrété férié. La circulation est fluide et de nombreux commerces demeurent fermés. Les forces de maintien de l'ordre sont omniprésentes, en particulier sur la célèbre place Tiananmen. Au centre de l'immense esplanade, à l'accès restreint, un millier de danseurs continuent de répéter une chorégraphie prévue pour la soirée. Des milliards de téléspectateurs sur la planète doivent assister en direct au coup d'envoi de ces XXIXes Olympiades, le 8 août 2008, à 8 h 08 du soir, heure locale, le chiffre 8 portant bonheur dans le pays. "C'est le moment que toute la nation chinoise attend depuis longtemps. Nous sommes prêts", a solennellement déclaré vendredi matin Wang Wei, vice-président du comité d'organisation. Il a affirmé que la qualité de l'air était "bonne", sans écarter l'éventualité d'averses pendant la cérémonie d'ouverture. En cas d'orage, trois plans d'urgence sont, selon lui, disponibles. 205 délégations, 15.000 acteurs, 29.000 feux d'artifice Les trois heures de spectacle verront défiler 205 délégations. Pour en savoir plus sur la culture du pays hôte des Jeux, il faudra suivre les méandres d'une mise en scène grandiose, dont des images secrètes ont été dévoilées par la télévision coréenne, et qui reflétera à la fois l'ouverture au monde, la culture chinoise traditionnelle et son inscription dans la modernité. Les organisateurs ne comptent pas seulement sur le "8" porte-bonheur, mais aussi sur un impressionnant dispositif de sécurité, pour que la fête se déroule sans anicroche. La tribune officielle accueillera des dizaines de chefs d'État et de gouvernement, dont les présidents Nicolas Sarkozy pour la France et l'Union européenne, et George Bush pour les États-Unis, ou encore le Premier ministre russe Vladimir Poutine. C'est le réalisateur Zhang Yimou, connu pour sa nomination aux Oscars pour son film Le Secret des poignards volants , qui a supervisé la cérémonie. Quelque 15.000 acteurs participeront au spectacle au Stade olympique, surnommé le Nid d'oiseau, et 29.000 feux d'artifice devraient ponctuer l'événement. La dernière information demeurée vraiment secrète reste l'identité de l'ultime porteur de la flamme. On sait seulement que ce sera une personnalité choisie pour sa "réussite sportive" et son "influence sociale".

Le grand jour de Pékin

Dans un Pékin embrumé, la Chine met la touche finale vendredi à ce qui promet d'être une spectaculaire cérémonie d'ouverture pour les premiers Jeux olympiques de son histoire (du 8 au 24 août), placés sous haute sécurité. La capitale s'est réveillée dans la grisaille, faisant craindre que la pluie ne s'invite à cette grand-messe. Les rues sont très calmes, ce 8/8/2008 ayant été décrété férié. La circulation est fluide et de nombreux commerces demeurent fermés. Les forces de maintien de l'ordre sont omniprésentes, en particulier sur la célèbre place Tiananmen. Au centre de l'immense esplanade, à l'accès restreint, un millier de danseurs continuent de répéter une chorégraphie prévue pour la soirée. Des milliards de téléspectateurs sur la planète doivent assister en direct au coup d'envoi de ces XXIXes Olympiades, le 8 août 2008, à 8 h 08 du soir, heure locale, le chiffre 8 portant bonheur dans le pays. "C'est le moment que toute la nation chinoise attend depuis longtemps. Nous sommes prêts", a solennellement déclaré vendredi matin Wang Wei, vice-président du comité d'organisation. Il a affirmé que la qualité de l'air était "bonne", sans écarter l'éventualité d'averses pendant la cérémonie d'ouverture. En cas d'orage, trois plans d'urgence sont, selon lui, disponibles. 205 délégations, 15.000 acteurs, 29.000 feux d'artifice Les trois heures de spectacle verront défiler 205 délégations. Pour en savoir plus sur la culture du pays hôte des Jeux, il faudra suivre les méandres d'une mise en scène grandiose, dont des images secrètes ont été dévoilées par la télévision coréenne, et qui reflétera à la fois l'ouverture au monde, la culture chinoise traditionnelle et son inscription dans la modernité. Les organisateurs ne comptent pas seulement sur le "8" porte-bonheur, mais aussi sur un impressionnant dispositif de sécurité, pour que la fête se déroule sans anicroche. La tribune officielle accueillera des dizaines de chefs d'État et de gouvernement, dont les présidents Nicolas Sarkozy pour la France et l'Union européenne, et George Bush pour les États-Unis, ou encore le Premier ministre russe Vladimir Poutine. C'est le réalisateur Zhang Yimou, connu pour sa nomination aux Oscars pour son film Le Secret des poignards volants , qui a supervisé la cérémonie. Quelque 15.000 acteurs participeront au spectacle au Stade olympique, surnommé le Nid d'oiseau, et 29.000 feux d'artifice devraient ponctuer l'événement. La dernière information demeurée vraiment secrète reste l'identité de l'ultime porteur de la flamme. On sait seulement que ce sera une personnalité choisie pour sa "réussite sportive" et son "influence sociale".

mardi 12 août 2008

Un argent au goût amer pour les Français

Les Français ont remporté quatre nouvelles médailles d'argent ce mardi 12 août aux JO de Pékin. Loin de se réjouir de ce résultat, la plupart des médaillés garde leur performance en travers de la gorge. La France, elle, attend toujours sa première médaille d'or.

Pour les athlètes français, l'essentiel n'est plus de participer, mais de gagner, et les sept médailles d'argent glanées en quatre jours ont laissé le plus souvent un goût amer aux Tricolores, qui attendaient toujours mardi soir leur premier titre olympique.
REUTERS
Favorite chez les moins de 63 kg après son titre de championne du monde, Lucie Decosse a été battue mardi 12 août en finale par sa grande rivale, la Japonaise Ayumi Tanimoto.
Certes la moisson n'est pas ridicule. Avec neuf médailles, la France possède le cinquième total au tableau des nations, et la fête était joyeuse mardi soir au Club France, où l'on fêtait les héros du jour. Mais les Tricolores ne sont classés qu'au 20e rang, car le classement est déterminé, d'abord, par les médailles d'or.
Et les médailles des seconds ont souvent eu la couleur de leurs larmes: celles d'Alain Bernard après le relais 4x100 m nage libre, de Lucie Decosse après sa défaite en finale des -66 kg en judo, ou encore de Fabien Lefèvre, battu en kayak (K1).
Chacun de ces "deuxièmes" a son histoire. Et chacun une raison différente d'être abattu.
Pour les uns, la déception vient simplement de l'assurance qu'ils viennent de laisser passer leur dernière chance. Ce fut le cas de l'épéiste Fabrice Jeannet, dimanche. Rarement un vice-champion olympique avait autant montré sa déception. Recroquevillé de longues minutes sur le bord de la piste après sa défaite, bras croisés sur le podium. Ailleurs.
"Cette deuxième place fait particulièrement mal, je ne sais pas si c'est la pire défaite de ma carrière, mais elle risque de me suivre longtemps (...) d'autant que c'était la dernière 'compet' de ma carrière en individuel", a-t-il lâché.
L'or est un sésame
Pour d'autres, la douleur vient du combat perdu. Vouloir donner le meilleur de soi-même et ne pas y parvenir. "Passer à côté", comme disent les sportifs. Nicolas Lopez, finaliste malheureux au sabre mardi: "C'est la frustration qui domine, j'aurais aimé perdre en étant meilleur, j'ai moins bien tiré en finale que dans les autres matches."
Ceux qui tombent de trop haut, pour avoir parfois été encensés par des supporteurs ou une presse trop enthousiastes, se font mal aussi. Ainsi Alain Bernard, qui a touché le mur de la piscine 8/100 de secondes après l'Américain Lezak, lundi, alors qu'il s'était élancé en tête du dernier relais du 4x100 nage libre.
Abattu à la sortie du bassin, l'Antibois s'est réfugié dans un couloir adjacent à la zone réservée aux entretiens avec la presse. Il y est resté plusieurs minutes, prostré dans un coin.

Lucides, certains athlètes mesurent aussi la chance unique qui vient de leur filer sous le nez, parfois pour quelques centièmes de secondes, une décision d'arbitre ou un détail insignifiant. "Ce qui est très dur c'est qu'on connaît tous les conséquences d'une réussite et d'une contre-performance", analyse le kayakiste Lefèvre.
"J'aurai forcément des regrets, renchérit Nicolas Lopez, parce que être vice-champion et être champion, ce n'est pas du tout la même chose, tous les sportifs le savent."
Ce ne sont pas les anciens champions olympiques comme Douillet, Lamour ou Killy qui le contrediront. Les sportifs savent que l'or olympique offre un sésame miraculeux pour avancer dans la vie, après le sport.