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dimanche 17 août 2008

Aviron: et un bronze qui font deux !

Quarante-huit heures après le quatre de pointe, l'aviron français a décroché avec le quatre de couple une deuxième médaille de bronze aux jeux Olympiques et peut quitter Pékin satisfait.
"Tous au Club France!" A peine sortis de l'eau, les quatre héros du jour - Jonathan Coeffic, Pierre-Jean Peltier, Julien Bahain et Cédric Berrest - sont tombés sur Benjamin Rondeau, un des bronzés de la veille.
"On se tire un peu la +bourre+ entre nous, alors on se devait de ramener quelque chose nous aussi", expliquait Julien Bahain. Tous au Club France donc où, tard dans la soirée, les médaillés tricolores se retrouvent pour fêter leurs exploits et revenir le lendemain avec la voix éraillée.
Adrien Hardy, malgré la déception de la veille, était là aussi, à immortaliser l'instant avec son appareil photo. Au milieu des embrassades et des grandes tapes dans le dos du camp français. Heureux de ses deux médailles. Soulagé aussi de ne pas repartir bredouille.
Certes les déceptions n'ont pas manqué ce week-end. Celle du duo Hardy-Macquet, seulement cinquième du deux de couple samedi. Ou celle du quatre de pointe poids légers qui a échoué au pied du podium dimanche.
Pas de titre donc comme en 2000 ou en 2004. Mais un bilan qui se respecte face à une concurrence redoutable emmenée par la Grande-Bretagne et l'Australie (deux titres chacune) sur le bassin olympique de Shunyi.
Le quatre de couple français, devancé par la Pologne et l'Italie dimanche, est un bateau relativement jeune puisqu'il existe, en l'état, depuis 2006 seulement. Mais tellement prometteur que le quatuor est devenu dès 2007 vice-champion du monde derrière la Pologne.
Ce résultat avait ouvert l'appétit aux quatre garçons, même si leur préparation a connu un sérieux couac avec l'accident de Julien Bahain, renversé en vélo par une voiture lors du stage terminal.
Au point que Jonathan Coeffic ne pouvait s'empêcher d'avoir une pointe de regret. "Je me suis fait plein de films avec la médaille d'or autour du coup. Donc là je ne sais pas encore si je vais être content ou déçu", a-t-il d'abord lancé. Avant de se dire que, quand-même, "ce bronze sera toujours là" et d'éprouver "une grande, grande joie".
Car il savait aussi que, sur cette finale, le bateau français aurait pu finir premier. Mais aussi sixième. Ou quatrième, comme l'a d'abord pensé Pierre-Jean Peltier. "J'en étais persuadé. Et puis le panneau annonce France et là... la délivrance. Une médaille aux Jeux c'est énorme. C'est n'est pas l'or, mais quand-même! Les places sont chères. Etre dans le Top 3, c'est... top."
De fait, le quatuor a arraché sa médaille sur les 500 derniers mètres en résistant de justesse au finish des Australiens. "C'était chaud, chaud, a soufflé Coeffic. Il n'aurait pas fallu 50 mètres de plus."
A cinquante mètres près, sur les 2000 m que compte la course, la France a ainsi touché au bonheur. "Cela récompense quatre années de concessions, a savouré Bahain. Je sais tout ce que j'ai dû donner pour le faire."
Si les rameurs sont bien conscients que leur vie ne va pas changer - "il faut rester lucide, cela reste de l'aviron, on ne va pas signer des autographes dans la rue", disait Cédric Berrest -, s'ils vont, pour trois d'entre-eux, retourner sur les bancs d'école, une ambition a néanmoins pris corps dimanche à Pékin.
"On a entre 22 et 24 ans, on est très jeunes, cette médaille n'est pas un aboutissement, a souligné Julien Bahein, mais nous pousse pour voir plus loin, jusqu'en 2012. Maintenant, on a l'or en tête."